Transition et rénovation énergétique en Ile-de-France
Concilier transition énergétique et aménagement du territoire : les enjeux de la première région de France
3ème unité urbaine la plus peuplée du continent européen et première d’Europe, l’Ile-de-France dispose de forts enjeux en matière de logements, de mobilité et de qualité de vie. Favoriser la mixité sociale, limiter les fractures et développer l’offre de logements sont des volontés fortes affichées par la région.
Rénover le parc immobilier également, semble de plus en plus crucial pour ce territoire comportant jusqu’à 20 % de passoires énergétiques et seulement 2 % de sociétés RGE capables de rénover cette typologie d'habitat énergivore. L’Ile-de-France semble cependant en retard sur ses objectifs de rénovation énergétique en France. Comment améliorer la performance énergétique des logements pour permettre à chaque ménage, même au revenu modeste, de bénéficier d'un meilleur confort de vie ? Subvention à la rénovation, guichets conseils par arrondissement dans la métropole, découvrons l'étendue du dispositif régional.
Logements économes
2ème sur 13 régions de France
24 %
Sociétés du bâtiment
11ème sur 13 régions de France
2 %
Primes CEE (2015-2019)
3ème sur 13 régions de France
Le top du territoire
Maillage France Rénov
29
espaces sur seulement 12 000 km²
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La transition énergétique en Ile-de-France
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La transition énergétique en Ile-de-France
Restructurer l'action régionale, bâtir une stratégie à 360°
Cette stratégie consiste à favoriser les mobilités propres (sortie du diesel en 2025, aides régionales etc.) et à développer le renouvelable.
Aussi pour “changer de visage”, la région a structuré une bonne partie de son action régionale autour du logement (individuel, en copropriété). Celle-ci s’axe surtout autour de la qualité de vie des franciliens, à travers plusieurs ambitions :
Promouvoir une vraie mixité sociale,
Lutter contre les fractures en favorisant le renouvellement urbain,
Améliorer le cadre de vie des franciliens,
Créer plus de logements, en libérant le foncier disponible. Construire revêt autant d’avantages économiques et sociaux qu’environnementaux, permettant d’améliorer l’efficacité énergétique du parc immobilier.
Notons que selon l’Institut Paris Région, la consommation d’espaces s’élève dans la région à environ 590 ha/an (terres agricoles majoritairement), mais que la consommation totale par habitant reste bien inférieure à la moyenne nationale (133 m² en 2015 contre 367 m² dans les Hauts-de-France et jusqu’à 606 m² en Centre-Val de Loire la même année). Les espaces urbains représentent 21 % du territoire régional.
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La transition énergétique en Ile-de-France
Transition énergétique dans le bâtiment : les CEE en Ile-de-France
Se situant en zone H1 (la mieux valorisée au titre des CEE), la région Ile-de-France affiche de beaux résultats en matière de CEE délivrés entre 2015 et 2019 !
Sur quatre ans, plus d’un milliard d’euros a été reversé aux porteurs de projets de rénovation énergétique, tous secteurs confondus (dont le résidentiel).
Cela représente 190 TW d’énergie économisée sur le territoire soit un volume à peu près équivalent à celui de la région Grand Est ou de l’Auvergne-Rhône-Alpes, pourtant beaucoup plus vastes en termes de superficie.
Rappelons que l’Ile-de-France reste la région de France la plus peuplée, avec plus de 12 millions d’habitants.
Si l’on s’intéresse à la progression des CEE, on note que le volume global délivré a doublé en quatre ans, une belle évolution qui rejoint parfaitement celle des autres régions françaises, lesquelles ont toutes vu leur volume de CEE doubler voire quintupler en quatre ans.
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La transition énergétique en Ile-de-France
Les professionnels RGE : une couverture relativement faible en Ile-de-France
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L’Ile-de-France fait partie des régions dans lesquelles la part de professionnels Reconnus Garants de l'Environnement est la plus faible : seulement 1,8 % des 255 500 sociétés du bâtiment, soit un peu plus de 4 550 entreprises.
Pourtant, est-il particulièrement difficile de trouver une société RGE pour ses travaux en Ile-de-France ? Si l’on en croit la représentation de la tension artisanale dans la région (indice inédit Heero), la réponse est non.
1 % du territoire est situé en zone de très forte tension artisanale
23,5 % de l’Ile-de-France semble profiter de bonnes conditions d’accès à des professionnels RGE (tension faible à très faible) : l'offre répond donc relativement bien à la demande
Contrairement au signal des autres régions, les professionnels RGE de la région ne se concentrent pas dans les départements les plus urbains tels que Paris et sa première couronne, malgré une population y étant plus élevée. Ceux-ci sont a contrario largement majoritaires en Seine-et-Marne, là où le taux de passoires est le plus faible (10 %). Cette implantation plus équilibrée des artisans et professionnels certifiés est peut-être à l’origine d’une tension artisanale maîtrisée, tous départements confondus (hors Paris).
Notons par ailleurs que ces professionnels RGE couvrent à eux tous une assez bonne proportion de métiers de la rénovation énergétique : 113 qualifications sont représentées, avant tout en isolation intérieure et en couverture/charpente. Il existe également une offre importante en matière de travaux de chauffage.
Le terrain est donc relativement propice à la rénovation des logements qualifiés de passoires énergétiques. En Ile-de-France et selon départements, ceux-ci comptent pour 11 à 20 % de l’ensemble des logements.
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La transition énergétique en Ile-de-France
Transition énergétique et déploiement du renouvelable : l’Ile-de-France en retard ?
En Ile-de-France, moins de 5 % de l’énergie finale consommée est issue des énergies renouvelables. Malgré tout, certaines se distinguent plus que d’autres.
La première source de renouvelable en Ile-de-France ? Ce sont les déchets, notamment valorisés via des réseaux de récupération de chaleur.
Pour ce qui est des autres énergies renouvelables, les études de l’ADEME Ile-de-France ont également permis de confirmer le potentiel de méthanisation et de bois énergie sur le territoire. 3ème énergie la plus présente dans la région, la biomasse représentait d’ailleurs en 2021 10 % de la production totale de chaleur renouvelable. Environ un francilien sur six se chauffe grâce au bois-énergie, du fait de l’accélération du déploiement de chaufferies depuis 2001. En 2020, il en existait plus de 120, produisant 1,2 TWH d’énergie renouvelable.
Enfin, la géothermie constitue la 3ème EnR la plus présente dans le mix énergétique de la région, bien que pouvant encore être exploitée davantage. On recense environ 50 installations soumises à autorisation et exploitées dans la région. Favoriser le déploiement de cette énergie est pourtant l’une des priorités régionales, comme l’indiquent les nombreuses initiatives de soutien aux projets dédiés à cette EnR.
Depuis 2021, l’ADEME Ile-de-France finance par exemple la mission d’animation géothermie sur le territoire, en étroite collaboration avec l’AFPG (Association française des professionnels de la géothermie). Affaire à suivre...
Qu’en est-il de l’éolien ?
Si les Hauts-de-France - région limitrophe de l’Ile-de-France – se positionne 3ème en matière de production d’énergie éolienne en 2019, le territoire francilien ne peut en dire autant et se positionne en 10ème position en France. Malgré tout, dans l’optique d’atteindre l’objectif national de 32 % de renouvelable dans la consommation totale d’énergie en 2030, l’ensemble du territoire a affiché une belle progression ces dernières années, dont l’Ile-de-France. Si seulement 50 MW de puissance installée était recensée en région parisienne en 2018, celle-ci atteint 89 MW un an après, soit une progression de l’ordre de 78 %.
Les efforts de la région en matière de renouvelable sont donc bien identifiables, bien que l’accélération de ce déploiement devienne désormais indispensable pour répondre aux objectifs nationaux de transition énergétique.
Dans les prochaines années, la région est attendue au tournant et devra vraisemblablement mettre les bouchées doubles.
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L’Ile-de-France du point de vue de ses logements
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L’Ile-de-France du point de vue de ses logements
Ile-de-France, région urbaine de résidence par excellence
L’Ile-de-France, ce sont 5 847 000 logements, dont 72,5 % d’appartements. Ceux-ci ont d’ailleurs toujours été majoritaires dans les programmes de construction, quelle que soit la période analysée !
Ces logements sont répartis avant tout dans le 75 et en première couronne, suivi des Yvelines et de la Seine-et-Marne, une répartition en tous points similaire à celle de la population.
Concernant le profil des résidents, celui-ci est cohérent avec celui logiquement attendu pour une région jeune et urbanisée telle que l’Ile-de-France :
Peu de propriétaires occupants : 47 % contre 57,5 % en France, les locataires étant particulièrement nombreux ici (2,7 % de la population est logée gratuitement).
Très peu de résidences secondaires : 3,9 % contre 9,7 % en France.
Une part de HLM assez élevée : 22 % contre 14,7 % en France.
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L’Ile-de-France du point de vue de ses logements
Etat des lieux des logements en Ile-de-France
L'âge des logements joue un rôle clé sur leur efficacité énergétique
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En Ile-de-France, la période de construction majoritaire tous biens confondus est 1971-1995.
On constate globalement un fort engouement pour la construction entre 1946 et 1995, puis une nette décélération depuis lors, dans le volume des biens construits.
Le foncier s’est rapidement fait de plus en plus rare ! Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : environ la moitié des logements d’Ile-de-France datent d’avant 1971.
Il s'agit de la date approximative des premières réglementations thermiques.
Cela implique notamment que la part de passoires énergétiques soit assez conséquente dans le 75 et en première couronne, notamment, là où les constructions étaient le plus nombreuses.
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L’Ile-de-France du point de vue de ses logements
Comment se porte le marché immobilier en Ile-de-France ?
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Sans surprise en Ile-de-France, ce sont les appartements qui sont les plus représentés, avec 59 % des transactions immobilières contre 27 % de maisons et 14 % de terrains.
C’est aussi le bien immobilier ayant le plus essuyé les conséquences de la crise sanitaire, passant de 102 000 biens vendus en 2019 à seulement 83 000 en 2020*.
La baisse est effectivement plus mesurée chez les maisons et les appartements, bien que significative également à leur échelle.
*On constate également une baisse drastique entre 2020 et 2021, mais celle-ci s'explique en partie du fait du manque de données immobilières disponibles sur le second semestre 2021.
La région enregistre 1 107 000 biens immobiliers vendus entre 2014 et 2021, selon une dynamique relativement stable d’année en année.
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L’Ile-de-France du point de vue de ses logements
Des prix de l'immobilier portés à la hausse par la capitale
Côté prix en 2021 en Ile-de-France, il fallait compter en moyenne 654 €/m² pour un terrain, et :
Le prix des appartements est marqué par une augmentation croissante depuis 2014. Entre 2019 et 2021, le prix des appartements en Ile-de-France a augmenté de 8 %. Pour les maisons, ce prix moyen au m² est relativement stable depuis 2014, ayant même diminué entre 2020 et 2021.
Quoi qu'il en soit côté prix, les différences sont réellement marquées entre départements.
L’appartement domine les prix du marché dans 7 départements sur 8 hormis la Seine-et-Marne (où la maison est majoritaire). C'est bien sûr à Paris mais également dans les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne que le prix du m² est le plus élevé, tous biens confondus.
On atteint 15 000 €/m² pour un appartement et 11 000 €/m² pour une maison dans la capitale ! Les autres départements d’Ile-de-France affichent des prix plus mesurés, inférieurs à 5 000 €/m².
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Qui sont les franciliens ?
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Qui sont les franciliens ?
Une population relativement hétérogène
La région Ile-de-France est sans conteste la plus peuplée de France, avec 12 213 446 habitants soit 19 % de la population française.
Une telle proportion d’habitants implique généralement des écarts moins forts entre les tranches d’âge, et on le constate bien :
21,2 % de 30-44 ans
20 % de 15-29 ans
13,2 % de 60-74 ans
La région est donc un territoire jeune, bien que les retraités restent la catégorie socio-professionnelle la plus représentée, avec les CSP+.
12 213 446
d'habitants
47,0 %
de propriétaires occupants
89,3 %
de résidences principales
3 001 €
Salaire mensuel net moyen
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La morphologie du territoire : l'Ile-de-France
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La morphologie du territoire : l'Ile-de-France
Une région urbanisée mais verte, propice à l'agriculture et à l'élevage
12ème région sur 13 en termes de superficie avec 12 011 km², l’Ile-de-France est caractérisée par une importante urbanisation et un relief relativement plat, composé de plaines et plateaux.
Cette morphologie permet toutefois à la région d’être particulièrement adaptée aux activités d’agriculture et d’élevage (50 % du sol y est dédié) et de détenir pas moins de 4 parcs naturels régionaux (Haute vallée de Chevreuse, Gâtinais Français etc.), couvrant 1/5ème du territoire.
Enfin, 23 % de l’Ile-de-France est boisée, un pourcentage à peine inférieur à la moyenne nationale de 31 %. Ce pourcentage relativement élevé est porté par le Val-d'Oise, les Yvelines et l’Essonne.
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La morphologie du territoire : l'Ile-de-France
Un panel de sites patrimoniaux remarquables autour de la capitale
Si on s’intéresse désormais au patrimoine historique de la région, on constate également que la proportion d’immeubles protégés est également correcte à la vue de la superficie globale : 3 911 d’entre eux sont recensés, de façon disparate. Ceux-ci se retrouvent majoritairement à Paris suivi de la Seine-et-Marne et des Yvelines. La première couronne parisienne est quant à elle peu pourvue en bâtiments historiques protégés.
Notons que quatre sites sont également inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, là encore à Paris à l’instar du château de Versailles, du palais de Fontainebleau et des berges de la Seine. Provins, ville médiévale et sous-préfecture du département de Seine-et-Marne, fait également partie du palmarès d’Ile-de-France.
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