Pollution du chauffage gaz : quel constat en matière d'écologie ?
Alors qu’il existe une grande variété de moyens de se chauffer – électricité, fioul, énergie solaire, biomasse, etc. - et que le chauffage écologique est de plus en plus demandé, le chauffage au gaz équipe encore aujourd'hui près de 42 % des foyers en France. Le chauffage au gaz est reconnu pour sa fiabilité. Adaptée pour alimenter un système de chauffage d’appoint ou un chauffage central, cette énergie offre de nombreux atouts pour chauffer un logement. Mais à quel point le gaz pollue-t-il ? Quel est l’impact du chauffage au gaz sur l’environnement, en termes d'émissions de CO2 et de particules polluantes ? Selon l'ADEME, une maison de 100 m² chauffée au gaz aurait une empreinte carbone de 227 gCO2e, soit l’équivalent de 11 762 kilomètres parcourus en voiture.
Certains avancent cependant qu'il s'agit de l'énergie fossile la moins polluante et qu'on peut réduire d'autant plus l'impact écologique du chauffage gaz en couplant son équipement actuel avec une source renouvelable (pompe à chaleur Air Eau, par exemple). Dressons ensemble l'état des lieux de la pollution du gaz naturel, pour vous permettre de choisir votre nouveau système de chauffage en connaissance de cause.
Comment évaluer la pollution du chauffage au gaz ?
Le gaz naturel est l’un des combustibles fossiles les moins polluants, si on le compare notamment avec le fioul (1kWh PCI de fioul émet 324 g de CO2équivalent carbone). Cela ne signifie pas pour autant qu’il s’agit d’une énergie propre et durable !
L'avantage du gaz naturel, c'est qu'il est utilisable sans transformation après avoir été extrait, ne nécessitant donc pas davantage d'énergie. Aussi, les fumées émises lors de la combustion du gaz naturel contiennent surtout de la vapeur d’eau qui se condense en libérant de la chaleur. Ainsi, l’eau qui circule dans votre réseau de chauffage est réchauffée avec cette énergie émise lors de la combustion.
Toutefois, lorsque votre chaudière gaz est en fonctionnement, elle produit bien évidemment du dioxyde de carbone (CO2) et des oxydes d’azote (Nox), des gaz nocifs et polluants pour l’environnement même s'ils se retrouvent en quantité faible. Le gaz naturel est composé entre 80 et 97 % de méthane.
Pollution du chauffage au gaz et CO2
Comme évoqué, le chauffage au gaz libère environ 227 gCO2e/kWh, soit un taux relativement élevé (environ 30 g seulement pour la biomasse !). Si, depuis la RE 2020 l'installation de fioul dans les logements neufs est interdite, il en va de même pour les chaudières gaz classiques ! Et oui : celles-ci ne permettent pas non plus de répondre aux objectifs de consommation énergétique et d'éco-responsabilité prônés par le gouvernement. On le voit donc : le chauffage gaz n'est pas si écologique !
Quels gaz sont les plus polluants ?
Le chauffage au gaz comme les autres énergies fossiles libèrent des gaz nocifs pour l'environnement et les écosystèmes.
Parmi eux, le CO2 mais aussi :
Le CO (monoxyde de carbone),
L'ammoniac (NH3), un gaz irritant responsable de l'acidification des milieux naturels,
Les COV (Composés Organiques Volatils, d'origine naturelle ou humaine), irritants et intervenant dans la consolidation de la couche d'ozone.
Le protoxyde d'azote (N2O), pouvant altérer les fonctions respiratoires.
En ce qui concerne les particules fines, le chauffage au fioul ainsi que le chauffage au bois sont les principaux producteurs (particules fines de type PM10 et PM2,5). Le chauffage gaz naturel n’émet aucunes particules fines. Plus l'équipement est performant, plus ces émissions diminuent.
Pollution du chauffage : le gaz est-il traité ?
Le fonctionnement d’une chaudière au gaz conduit à la production d’oxydes d’azote, même s'ils sont peu nombreux en comparaison avec le fioul, par exemple. On peut notamment expliquer cela car le gaz utilisé pour le chauffage passe par une chaîne de traitements visant à le désacidifier (diminuer le CO2 et le sulfure d'hydrogène), le déshydrater, le traiter (éliminer les composés soufrés, etc.). Après extraction et pendant son traitement, le gaz utilisé comme chauffage est donc relativement débarrassé de ses composés corrosifs. Voilà qui explique que son impact en matière de pollution soit "restreint".
Pollution des divers appareils de chauffage au gaz
Saviez-vous que plus le rendement de votre appareil de chauffage au gaz est élevé, plus la pollution du chauffage gaz est réduite ? 82,4 % de la charge carbone totale du gaz est imputée à sa combustion (et non pas à d'autres moments de son cycle de vie en comparaison avec d'autres énergies fossiles). Agir sur la combustion, c'est donc limiter la pollution du chauffage gaz. Et pour cela, une seule action sera réellement déterminante : la sélection d'une chaudière gaz performante.
82,4 % de la charge carbone totale du gaz est imputée à sa combustion.
Le chauffage gaz peut-il être écologique ?
Selon GRDF, « le gaz est une énergie relativement respectueuse de l’environnement, la moins polluante des énergies fossiles, et génère 30 à 50 % d’émissions de CO2 en moins que les autres combustibles ».
Certes, un chauffage au gaz est plus économique et écologique que d’autres solutions (comme le fioul). Toutefois, le gaz reste une énergie fossile non renouvelable et sa combustion est une source de nombreux polluants. Le dioxyde de carbone généré lors de l’utilisation du gaz pour le chauffage est important, même si, il est vrai, elle reste l'énergie fossile la moins polluante.
Dans un contexte de crise climatique et énergétique, le recours à d'autres énergies dites renouvelables est donc de plus en plus encouragé. Biomasse, géothermie, aérothermie, solaire, l'étendue des modes de chauffage permet aujourd'hui à tous particuliers d'opter pour une installation écoresponsable ou a minima moins consommatrice. Si le recours au gaz de ville vous apparaît comme indispensable, pourquoi ne pas concilier praticité et comportement écologique en couplant votre chaudière gaz avec une pompe à chaleur ou un équipement équivalent ? Demandez conseil à votre chauffagiste.